Je vous présente, Juliette, ce n’est pas son vrai prénom, mais la situation décrite ici est bien réelle.
Juliette, la quarantaine, ressent depuis quelques jours une profonde tristesse qui la submerge de plus en plus. Elle ne comprend pas d’où elle vient, elle n’identifie pas, sur l’instant d’évènement qui pourrait en être la cause. Pour être plus précise, elle ressent depuis longtemps une tristesse qui chuchote, qui est toujours là en trame de fond, mais là, elle est beaucoup plus présente, envahissante. Sans être déprimée, elle a du mal à ressentir la joie de vivre.
Comment faire pour l’apaiser ?
Voici les différentes étapes qui lui ont permis de se libérer de cette tristesse :
1) Accueil de cette tristesse
Après une lecture du corps (sophronisation de base pour les avertis), qui permet d’abaisser le niveau de veille et d’être au plus proche de ses ressentis, je l’invite à se relier à cette tristesse, à la ressentir corporellement. Elle suit le mouvement de cette émotion, une envie de pleurer qui va du thorax vers les yeux, en passant par la gorge, puis plus bas dans l’abdomen et qui remonte à nouveau… Les pleurs coulent… accueil… En parallèle, elle accompagne ces manifestations en réalisant des contractions sous rétention d’air des zones où elle ressent ces symptômes, qui avec des expirations profondes lui permettent d’apaiser cette émotion (Sophro-Déplacement du Négatif).
2) Dialogue avec la tristesse
L’émotion étant maintenant moins submergeante, nous entamons un dialogue avec cette tristesse.
La tristesse étant ressentie lors de la perte de quelqu’un, de quelque chose…, je lui demande ce qu’elle a perdu.
Tout de suite des images arrivent : son chien qu’elle a perdu il y a quelques mois qui symbolisait pour elle la joie de vivre, puis flash back vers son enfance. Elle revoit une photo d’elle petite. Une photo d’école, lorsqu’elle était en maternelle, avec sa blouse d’écolière. Ce qui la frappe, c’est qu’elle ne sourit pas, elle paraît triste.
C’est la période de sa vie durant laquelle son père est parti du jour au lendemain sans prévenir et sans plus donner de nouvelles. Elle a perdu son père.
Les larmes coulent. Elle n’a pas de souvenir conscient de cette période, c’est sa mère qui le lui a raconté mais la tristesse liée à cette période est visiblement encore bien présente.
3) Dialogue avec l’enfant intérieur
Sachant qu’elle a retrouvé son père par la suite et qu’elle a pu tisser des liens avec lui, j’embraye avec la technique de l’enfant intérieur. J’invite Juliette adulte à discuter avec la Juliette enfant pour la réconforter. Elle lui dit qu’elle vient du futur et qu’elle sait qu’elle va retrouver son papa. Ce ne sera pas toujours facile de tisser des liens, mais elle va y arriver.
Tout ce qu’elle vit aujourd’hui, même si c’est difficile, tout ce qu’elle arrivera à construire avec son papa deviendra une force pour elle quand elle sera plus grande.
La petite Juliette retrouve le sourire et la grande aussi. Juliette se sent apaisée, fourbue (libérer ses émotions fatiguent !) mais allégée. Heureuse d’avoir libéré cette tristesse.
Une question cependant persiste pour Juliette.
4) Dernière question
Juliette se demande pourquoi cette tristesse s’est exacerbée maintenant ?
Juliette ne comprend pas sur le moment mais percute quelques instants plus tard.
Nous sommes le mois anniversaire du décès de son père. 2è perte. Même si elle n’en avait pas conscience sur l’instant, il y a sans doute cette mémoire émotionnelle qui rentre en jeu. Juliette a a priori bien gérer le décès de son père, bien mieux en tout cas que la 1ère fois où il est parti. Cette date anniversaire, associée je pense à un certains nombre d’évènements qui ont touché Juliette ces derniers temps, lui ont permis d’ouvrir un peu plus la porte à cette tristesse cette année, pour pouvoir la libérer.
Cette histoire souligne l’importance d’être à l’écoute de ses émotions et de prendre le temps de comprendre le message qu’elles délivrent. Tant qu’elles ne sont pas entendues, elles se manifestent d’une manière ou d’une autre, à un moment ou à un autre et plus ou moins violemment. Quand le fait générateur de l’émotion est lointain, il n’est pas toujours aisé de faire le lien entre les 2, mais c’est possible et libérateur de faire la démarche !
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